dimanche 24 janvier 2010

Lieux Langue Folle

Extraits :


Disent les bouches que oui monsieur le juge j’ai une vie vide avec des animaux dedans. Toujours du côté du manche ? Oui monsieur il faut bien se tenir à quelque chose quand on vous refourgue un homme sans facture un Bel Etranger tombé du camion. Mais il a suffit d’une grossesse pour que tout devienne légitime monsieur le juge. Absolument tout. L’univers s’est redressé soudainement et j’ai pu économiser les frais de phallus. Langue folle poursuit en disant que les mâles se sont mis à errer sur les trottoirs brûlants. A la recherche d’une bouteille ou d’un métier. Peu importe le flacon. Se sont assis sous le tamarin. Sans monde à refaire sport de nantis. Ont collé une rustine quelque part dans l’espace. Langue admet. L’intersidéral était au rendez-vous.



Un français deux français trois français. Langue rampante se faufile par tous les orifices de la société. Le beau négoce roi des forêts. Ils ont vu à la télé le miracle un pape à six zéros après l’auréole. Langue folle profite de l’aubaine. De la conversion brutale de ces apprentis la folie pour colporter jusqu’à leurs femmes la jalousie les plans sur la comète la fuite des capitaux. Et l’évasion prochaine d’un type qui creuse – à la cuillère – un trou dans sa famille pour s’échapper de la réalité.



Ah ! Ah ! C’est jour de bouche au pays du qu’en dira-t-on. Langue folle ravale son exotisme ses messieurs d’adobe. Langue lit que famille contre l’intempérie est un droit de moulin inaliénable. Elle n’y entend pas grand-chose raison de plus pour en parler planter là le naïf l’ébloui sous soleil. Demeuré face à son veau écartelé crucifié au sassafras à des lauriers de pauvresse. Langue folle se trempe dans des rigoles de sang de suint la poussière en sus. Recueille les gargarismes se vantant d’une nuit de plein anus dans le cul de l’étranger. Langue folle laisse rire. Elle-même a été Lune dans une autre obscurité. Elle n’en fait pas pour autant l’apologie de la sodomie. Elle se méfie de l’identité sexuelle. L’église est là pour ça.



La langue s’octroie des luxes inouïs. Noirceur et volupté. Là tout est en ordre. Mon mari y a rentré son troupeau hier soir. Ma bondieuserie mon trou-trou. Jusqu’aux couilles il s’y est mis mon Don monsieur. Bondieuserie parce que j’en sors toujours intacte. Indemne. Comme au premier jour Sainte la Vierge. Requiescat in pace. Et je n’ai pas de fils moi. Mon époux est forgeron il me regarde ingénument. Je passe. Langue caracole. C’est aussi le petit trou qu’elle préfère. Les femmes y noient le poisson. Ça ne sent pas mauvais. Dans l’autre le péché n’est pas frais.



Qu’il a circonscrit l’espoir qui le maintenait au-dessus du niveau de la vie. A parlé d’argent d’une grosse voix. Et que ses idées s’entrechoquent. Autrement dit a repris pays racines connaissance. Langue folle assure que le Bouc chaque soir allume un mégot. Et que l’idiote qui lui sert de cerveau chaque soir anime ses personnages récurrents. Tandis que le mégot rougeoie.



Il pleuvine en attendant l’adultère cette pluie fine énervante sous le sapotillier. Langue folle pressent qu’il replie son journal qu’il triomphe qu’il tranche que le drame s’emplit de mots de sensations. Langue folle tire les ficelles par l’épouse pousse bobonne vers la sortie dans un coït sans nom. Parmi les monceaux de roche et les branchages le cadavre d’un chien disloqué. Pendant qu’à la page des meurtres il s’attarde s’échine à résoudre l’énigme les morts croisés. Il flotte dans l’air un parfum d’orgasme et de sexes mêlés qu’apporte la brise d’est. Langue folle songe qu’une main sur l’épaule ça ne peut pas faire de mal quatre ans après la ménopause. C’est encore elle qui lie les mensonges au sort du cocu.



- A paraître aux Editions Maelström (collection bookleg) juin 2010 -


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