[...]
Moi Jésus-Monté-Chien
Je n’ai pas vu le langage couler comme de la lave au jaillir du volcan
Et dévaster tout sur son passage
Laissant derrière lui un paysage calciné
Quelquefois seulement j’ai vu
Comme une petite souris
Courant d’un trou à l’autre
Subrepticement
La langue déambuler dans le texte
Et l’humain si prude
La renier
Et prétexter que c’était sa queue
Qui passait par là
ЖЖЖ
Moi Jésus-Monté-Chien
J’ai vu les hommes regagner leur biographie
Comme on se désaltère dans une flaque de boue
La langue pendante
Et l’œil humide de reconnaissance
Avec la conscience provisoire
De s’y être déjà désaltéré
ЖЖЖ
Moi Jésus-Monté-Chien
J’ai vu l’humain s’agripper à son univers référentiel
Comme un enfant à sa baudruche
Désireux de m’imiter
Bien que bardé de procédés
Et de mots dont il n’osait se détacher
Pour rejoindre une faim propre
Gouffre linguistique
Ou nouvel estomac
Soucieux de conserver un parcage
Où maintenir arable
Sa portion d’espoir
L’humain ne tord jamais assez
Le langage qui le corrompt
Devrai-je convoquer
Un hercule de foire
Pour qu’il vienne le plier ?
[...]
(2012-2016)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire